22 septembre 2021
Ces dernières semaines, j’ai passé beaucoup de temps à écouter mes clients et à leur parler des élections fédérales canadiennes, en particulier des conséquences possibles sur les marchés boursiers. Bien que chaque élection comporte des enjeux importants et de nombreuses raisons de voter, lorsqu’il s’agit d’économie, je ne peux m’empêcher de penser à une phrase célèbre de la série télévisée Seinfeld : « C’est un spectacle de rien du tout ».
Au moment de la rédaction de cet article, le nombre de sièges parlementaires a peu changé, tous les partis étant proches de leur niveau préélectoral, y compris une autre minorité libérale. Il est peu probable que cela entraîne des bouleversements majeurs sur les marchés canadiens. Pour vous expliquer ce que je veux dire, je vais vous présenter les programmes économiques des partis libéral et conservateur et leurs principales conclusions, notamment :
Les dépenses budgétaires des gouvernements peuvent souvent stimuler la croissance. Alors que la distinction est plus prononcée chez nos voisins du sud (pensez aux réductions d’impôts des républicains par rapport aux dépenses et aux mesures de relance du président Joe Biden, qui se chiffrent en milliards de dollars), au Canada, les deux principaux partis ont proposé des projections de déficit similaires et les attentes en matière de financement étaient donc alignées.
Aucun des deux partis n’a proposé une nouvelle trajectoire de dépenses spectaculaire qui modifierait le tableau macroéconomique ou l’opinion des investisseurs obligataires internationaux. En revanche, le contexte macroéconomique mondial pèsera davantage sur les taux d’intérêt et d’autres variables, telles que :
FY21/22 | FY22/23 | FY23/24 | FY24/25 | FY25/26 | |
Conservateur | -168,0 | -57,3 | -43,9 | -25,8 | -24,7 |
Libéral | -156,9 | -62,7 | -49,6 | -34,9 | -32,1 |
Source : Banque du Canada, calculs du ministère des Finances
En ce qui concerne les industries canadiennes, les secteurs ci-dessous sont les principales industries réglementées qui ont été fréquemment mentionnées dans le débat tout au long de l’élection.
Les conservateurs sont souvent considérés comme le parti de l’énergie. Ils permettent généralement le développement des ressources énergétiques, ce qui est bon pour l’activité économique. Cela s’est vérifié lors de cette élection, Erin O’Toole appelant à la construction de l’oléoduc Northern Gateway vers la côte Pacifique, par exemple. Le gouvernement libéral minoritaire est peu susceptible de soutenir des projets similaires, ce qui signifie que de nouveaux projets ne seront tout simplement pas proposés. Le risque de capital échoué, c’est-à-dire l’argent privé dépensé dans des projets sur 20 ans que les dirigeants actuels pourraient annuler en raison de décisions politiques, réglementaires ou judiciaires, est particulièrement élevé.
En revanche, il y aura une perte pour l’économie canadienne, car les grands projets d’investissement privés ne progresseront pas. L’investissement dans les énergies renouvelables et d’autres initiatives de réduction des émissions de carbone se poursuivra en guise de compensation et - presque paradoxalement - la valeur des actifs énergétiques intermédiaires existants augmentera à mesure que la consommation de pétrole et de gaz se poursuivra, malgré des efforts comme la taxe sur le carbone pour la réduire.
Mais il est important de noter que des forces mondiales régissent les rendements. Les énergies renouvelables se développent dans le monde entier et l’exposition de notre fonds est en phase avec ces tendances. Si les investissements dans le secteur de l’énergie se sont développés sous le dernier gouvernement conservateur au profit de l’économie globale, les facteurs externes (à savoir le ralentissement de la Chine en 2015 et la surproduction de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à partir de 2014) ont joué un rôle plus important dans les rendements des marchés boursiers.
Le graphique ci-dessous illustre la croissance du FNB iShares S&P/TSX Capped Energy (XEG) sous les gouvernements libéraux et conservateurs.
En résumé, ce qui pourrait en surprendre plus d’un, les actions du secteur de l’énergie ont, dans l’ensemble, enregistré des performances supérieures sous les gouvernements libéraux, sous l’effet des forces macroéconomiques mondiales et des cycles économiques plutôt que des politiques gouvernementales canadiennes (une comparaison qui, je l’espère, ne fait plaisir ni aux libéraux ni aux conservateurs).
FNB iShares S&P/TSX Capped Energy | ||||||
Date de début | Date de fin | Parti | Type | Durée du mandat | Cumulatif | Annualisé |
21 oct. 2019 | 17 sept. 2021 | Libéral | Minoritaire | 1,9 | 10,7 % | 5,5 % |
19 oct. 2015 | 21 oct. 2019 | Libéral | Majoritaire | 4,0 | -24,1 % | -6,7 % |
2 mai 2011 | 19 oct. 2015 | Conservateur | Majoritaire | 4,5 | -41,5 % | -11,3 % |
14 oct. 2008 | 2 mai 2011 | Conservateur | Minoritaire | 2,5 | 59,4 % | 20,1 % |
23 janv. 2006 | 14 oct. 2008 | Conservateur | Minoritaire | 2,7 | -30,9 % | -12,7 % |
28 juin 2004 | 23 janv. 2006 | Libéral | Minoritaire | 1,6 | 116,3 % | 63,3 % |
Performance moyenne | Cumulatif | Annualisé | ||||
Libéral | 34,3 % | 20,7 % | ||||
Conservateur | -4,4 % | -1,3 % |
Il est important de noter que ce graphique fait référence au FNB iShares S&P/TSX Capped Energy, dont la date de création est mars 2001, pour illustrer cette tendance, car il est plus facile de tenir compte des dividendes. Bien que d’autres données puissent remonter plus loin, mon point de vue n’est pas qu’un gouvernement libéral est meilleur pour le secteur de l’énergie, mais plutôt que les tendances mondiales influencent les rendements des actions plus que les politiques nationales.
Nous continuons à surveiller les tendances mondiales dans ce secteur et nous nous en servirons pour influencer le positionnement sur les plateformes politiques et les résultats des élections.
Dans le domaine des télécommunications, les deux partis ont mis en avant les questions de poche sur les frais, ainsi que les thèmes populaires de l’inégalité et du développement économique lors de cette élection.
Si tous les partis soutiennent l’expansion du haut débit dans les zones rurales par le biais de subventions/mandats, il est juste de dire qu’aucun d’entre eux n’avait de plan viable pour atteindre cet important objectif économique et social. Je noterai que les conservateurs ont proposé de permettre une plus grande participation étrangère dans les entreprises de télécommunications afin d’accroître la concurrence et de réduire les frais. Compte tenu de notre couverture étendue de ces entreprises et des nouveaux venus potentiels, il est peu probable que la nature oligopolistique du marché canadien des télécommunications attire les entreprises qui cherchent à dépenser de l’argent en entrant au Canada pour un rendement incertain.
Le gouvernement peut agir sur certains points pour réduire les prix globaux des télécommunications, mais cela découragerait les investissements dans les réseaux qui se sont avérés essentiels pour le Canada pendant les confinements, et nous ne nous attendons pas à ce que le gouvernement réélu ait une main réglementaire lourde dans ce dossier. La pandémie a montré à quel point des réseaux de télécommunications robustes sont importants, aussi les libéraux vont-ils probablement maintenir le statu quo.
Les politiques d’expansion du logement permettront, en général, une certaine croissance des prêts au Canada. Compte tenu des mesures élevées de rendement des capitaux propres, cela devrait continuer à soutenir les sociétés financières canadiennes.
Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) impose actuellement des restrictions sur le remboursement du capital des banques par le biais de rachats d’actions et de dividendes, ce qui fait que les banques détiennent un capital supérieur au montant nécessaire à l’exploitation de leur entreprise. De nombreux investisseurs dans le secteur des services financiers estiment que ces restrictions sont économiquement injustifiées, et nous pensons qu’elles sont susceptibles d’évoluer dans le sens de l’action des régulateurs européens et américains.
Tout bien considéré, nous continuons à détenir un poids important dans les sociétés financières cotées au Canada dans l’ensemble de nos portefeuilles, en raison du potentiel de libération du capital, ainsi que de la valorisation et de la capacité bénéficiaire sous-jacentes.
Bien que les élections soulèvent des questions pour de nombreux investisseurs - et j’ai voté en fonction de mes opinions sur l’économie et d’autres questions - si l’on examine l’impact final sur les marchés boursiers canadiens, cette élection a été un spectacle pour rien. En ce qui concerne les déficits et les budgets, nous nous attendons à ce que le statu quo se poursuive avec des niveaux de dépenses élevés à l’issue de la pandémie. Les investisseurs canadiens devraient continuer à être guidés par les facteurs économiques mondiaux persistants, plutôt que d’essayer de trouver une transaction à court terme à partir des manchettes ou des développements politiques. La meilleure politique consiste à travailler avec un conseiller qualifié et à suivre, de manière générale, les garde-fous d’un plan à long terme judicieux.
Il est important de noter qu’au sein du Fonds d’actions canadiennes sélect CI, nous utilisons une double approche descendante et ascendante qui me permet de travailler avec mes collègues du secteur pour identifier les questions macroéconomiques, les tendances mondiales et collaborer à l’alignement de l’allocation sectorielle. À partir de là, nos gestionnaires de portefeuille axés sur les secteurs identifient les meilleures entreprises dont les valorisations sont attrayantes pour déployer des capitaux.
Ce point de vue unique nous permet non seulement de générer de la performance à partir de la sélection de titres, mais aussi de prendre en compte les mesures politiques et monétaires dans notre allocation d’actifs sectorielle. Il se trouve que dans le cas de la politique canadienne, les forces mondiales l’emportent sur elle, ce qui fait de cette élection, en particulier compte tenu du changement minime au Parlement, « un spectacle de rien du tout » pour cet investisseur canadien.
Glossaire
Assouplissement quantitatif : Politique monétaire par laquelle une banque centrale augmente la masse monétaire sur le marché pour encourager les prêts et les investissements.
Kevin McSweeney possède 12 années d’expérience dans les secteurs des services financiers et de la gestion des placements, et est membre de l’équipe responsable des titres liés à l’infrastructure et aux FPI. Il a auparavant été membre de l’équipe responsable des obligations à rendement élevé, des obligations convertibles et des prêts à effet de levier jusqu’en 2016. Avant de rejoindre Signature, M. McSweeney a travaillé pendant six ans à la Banque Scotia, plus récemment dans la gestion des risques de crédit d’entreprise. Auparavant, M. McSweeney a travaillé au ministère des Finances du Canada en tant qu’économiste financier au sein des divisions du commerce international et des marchés financiers. M. McSweeney détient un baccalauréat en arts (avec mention) de l’université St. Mary’s et une maîtrise en administration des affaires de l’université Dalhousie et du titre d’analyste financier agréé..
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Publié le 21 septembre 2021